Article de Breizh-info du 25 juillet 2019
Gauthier Bouchet a trente et un ans. Historien de formation, il a travaillé en thèse sur le royalisme dans l’Ouest et dirige une petite webradio historique : Fréquence Histoire.
Engagé dans le militantisme politique depuis une dizaine d’années, il a été élu conseiller municipal de Saint-Nazaire en 2014, puis conseiller communautaire, sur la liste FN conduite par Jean-Claude Blanchard. Depuis le mi-mandat municipal, il préside le groupe Saint-Nazaire Bleu Marine (de trois élus). Au sein du RN, il est depuis 2018 délégué départemental adjoint en Loire-Atlantique, aux côtés d’Éléonore Revel.
C’est donc tout naturellement qu’il vient d’être annoncé tête de liste, pour l’élection municipale de 2020, à Saint-Nazaire. Nous l’avons interrogé.
Breizh-info : Quel bilan tirez-vous de la mandature actuelle sur Saint-Nazaire ? Quelles ont été les grandes réalisations, par ailleurs, de l’opposition que vous constituez ?
Gauthier Bouchet : Le bilan du maire sortant et de sa majorité socialiste n’est pas bon. C’est notamment ce pourquoi le RN présente sa candidature : une équipe neuve et des idées neuves pour unir les Nazairiens, et améliorer leur vie quotidienne. Nous considérons, peu ou prou, que tous les voyants sont au rouge. L’insécurité s’aggrave (surtout en centre-ville, j’y reviendrai) de même que la situation de l’emploi — depuis la sous-traitance industrielle jusqu’au petit commerce — le problème du mal-logement, la saleté de certaines rues et le piètre état de la voirie, le gaspillage de l’argent public dans des opérations ou frais de communication, etc.
Tout n’est certes pas négatif. Mais que pèsent des réalisations aussi ténues que le rafraîchissement des archives municipales ou la création d’un conseil des aînés, face à six années de municipe de gauche plurielle, dans ce que ce terme recouvre de pire en termes de clientélisme et de communautarisme, notamment ? Cela ne pèse pas grand-chose, car le passif socialiste est trop lourd, et que ce municipe de dix ans s’inscrit par ailleurs dans un siècle entier sans discontinuer à gauche (depuis 1924). Ces cent années de socialisme à Saint-Nazaire, j’y mettrai fin.
D’ores et déjà, notre opposition a travaillé ces dernières années pour préparer le moment où nous serons au pouvoir. Aux côtés de Jean-Claude Blanchard et de Stéphanie Sutter (laquelle avait rédigé notre premier projet municipal, en 2014) j’ai d’abord œuvré pour que les Nazairiens soient mieux représentés et davantage écoutés au conseil municipal, et dans toutes les instances susceptibles de faire porter leur voix. C’est ce pourquoi le RN prône inlassablement que les conseils citoyens de quartiers ne soient plus présidés par des élus, et qu’ils soient refondés sur la base un quartier-un conseil.
Dans le même ordre d’idées, nous demandons que les Nazairiens soient toujours premiers servis chez eux, qu’ils aient un accès prioritaire au logement, à la protection sociale et à l’emploi. Dans les faits, mettre en place cette priorité nationale ne dépend pas de l’échelon communal. Et pourtant, une commune peut faire des choses à la marge : par exemple, nous ouvrirons les commissions d’attribution des logements sociaux à des Nazairiens tirés au sort, et aux oppositions municipales. Quant à l’emploi nazairien, il mérite (et je l’annonce sur Breizh-info) d’être véritablement intégré dans les délégations d’adjoints. C’est ce que pourquoi je m’entourerai d’un adjoint à l’industrie.
BI : Pourquoi avoir décidé de vous présenter en lieu et place de Jean-Claude Blanchard notamment ? Quels vont être les grands chantiers à venir ?
GB : Présidant le groupe FN-RN depuis 2017, puis candidat à l’élection législative cette même année, ma candidature s’inscrit dans une logique et une continuité. Cette continuité, je l’inscris en actes : évidemment, Jean-Claude Blanchard sera présent sur ma liste et aura un rôle dans ma campagne. Jean-Claude a beaucoup fait pour le mouvement national dans la région nazairienne depuis six ans, et même plus. Il est donc logique de le souligner et de se rappeler d’où l’on vient : je sais beaucoup lui devoir et, notamment dans les trois premières années du mandat, il a pour moi été d’une grande pédagogie. Il m’a beaucoup appris. Cette collaboration, qui va se poursuivre, a fait de moi l’élu que je suis et donc le maire que je serai.
Les chantiers seront immenses et difficiles. Être maire d’une ville de soixante-dix mille habitants, qui plus est sous-préfecture, et surtout, haut-lieu de l’industrie française et européenne, à la confluence des enjeux estuarien et atlantique, ne saurait être facile. Disons que, ces dernières années, le Parti socialiste aura rendu la tâche encore plus difficile à ses successeurs, car il a beaucoup détruit tout en prétendant construire. Il s’agit donc de construire, avec et pour les Nazairiens.
En 2026, les habitants de Saint-Nazaire devront notamment pouvoir se dire qu’ils vivront mieux que maintenant, qu’ils seront enfin prioritaires chez eux, plus en sécurité, pourront prétendre à davantage de services publics et de commerces de proximité, de même qu’être mieux écoutés de leurs élus. Avec mon équipe, je m’y engage.
BI : Parlez-nous de la délinquance qui augmente (notamment les trafics de drogue) à Saint-Nazaire. Que fait la municipalité ? Quid des migrants ?
GB : La municipalité ne fait rien ou presque. Xavier Perrin, adjoint à la tranquillité publique, mais aussi, directeur de campagne du maire sortant, s’obstine à de vaines paroles. Il n’applique pas ce que demandent beaucoup de Nazairiens, et que le RN propose, à savoir le renforcement et l’armement de la police municipale et une amélioration du système de vidéo-protection.
Ainsi, nous mettrons en place le recrutement de quinze policiers — l’effectif passant alors de dix à vingt-cinq — dont le financement sera partiellement assuré par une baisse d’indemnités des élus, laquelle fera gagner plusieurs millions d’euros à la collectivité. Nous lancerons par ailleurs un « Plan 100 caméras », associé au remplacement des caméras fixes existantes par des caméras-dômes (rotatives) et la création d’un véritable centre de surveillance urbaine.
Je vois les dealers au quotidien, en bas de mon immeuble, dans le centre-ville, je sais ce qu’ils y font comme trafics. Or, quand les dealers dealent, il s’agit de les filmer, pas de cadrer ailleurs, puis de les arrêter et de les punir. Ils n’auront plus leur place à Saint-Nazaire.
Quant aux clandestins (« migrants »), l’équipe municipale actuelle se comporte comme le font les socialistes, accueillant à bras ouverts ceux qui, selon nous, n’ont rien à faire à Saint-Nazaire. Sur ce plan, le « grand acte » du municipe socialiste aura consisté en l’accueil d’une cinquantaine de clandestins, en 2015. Nous nous y étions naturellement opposés.
BI : Plus globalement, quels sont les espoirs du RN en Loire-Atlantique à l’occasion de ces municipales ?
GB : Après le conseil national du RN de La Rochelle, notre déléguée départementale, Éléonore Revel, a tracé avec clarté notre feuille de route le 22 juin, dans un entretien à Ouest-France. Pour le RN de la Loire-Atlantique, Nantes, Saint-Nazaire et La Baule-Escoublac constituent trois priorités, où présenter des listes.
Nous serons également présents dans d’autres communes aux typologies variées, urbaines comme rurales, afin de conforter notre implantation et préparer le scrutin départemental de 2021, dans les cantons. Je pense notamment à Saint-Herblain, Pornic, Sautron Guémené-Penfao ou Paimbœuf. Ceux qui veulent nous aider pour militer sur le terrain ou se présenter sur nos listes peuvent d’ailleurs nous contacter.
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