ÉDITORIAL — Remettre notre agriculture en ordre

J’ai suivi avec intérêt le vaste mouvement des agriculteurs bio organisé partout en France, les 21 et 22 février derniers. Leurs revendications, portant sur un paiement en temps et en heure des aides publiques auxquels ils peuvent prétendre, sont on ne peut plus légitimes. Elles expriment les craintes de nombre d’entre eux face à la crise que subit de plein fouet l’agriculture française.

Aujourd’hui, chacun peut relever un manquement des pouvoirs publics à la parole donnée, concernant le soutien de l’agriculture biologique dans notre pays.

Ce manquement questionne, au fond, notre appartenance à l’Union européenne.

Si les retards de paiement des aides promises aux agriculteurs incombent certes au gouvernement français, l’Union européenne en est également coresponsable. En effet, 75 % des aides de la politique agricole commune destinées au soutien (conversion et maintien) à l’agriculture bio sont attribuées par l’Union. Mais le résultat n’est pas à la hauteur des promesses. Les agriculteurs le savent et le vivent, ces retards de versements précarisent leurs exploitations, elles-mêmes déjà fragilisées par des investissements coûteux en préalable, et la baisse de rendements induite par la fin du recours aux engrais chimiques et aux pesticides.

Force est donc de constater que les agriculteurs paient abusivement le prix de politiques décidées par la Commission européenne, lesquelles prétendent améliorer leur cadre professionnel, mais qui sont en réalité contraires à leurs intérêts.

Mais ce système ne sera pas éternel. Et l’on peut en sortir.

Avec nos agriculteurs, Marine Le Pen veut en sortir.

Chacun le sait, elle sera candidate à l’élection présidentielle. Le 23 avril et le 7 mai prochain, nos agriculteurs pourront souverainement décider des orientations qu’ils souhaitent donner à la France en général, et à l’agriculture française en particulier. Élue présidente de la République, en cinq ans, elle remettra notre agriculture en ordre, tout comme elle prétend, plus globalement, remettre la France en ordre.

Remettre notre agriculture en ordre, cela passe d’abord par le fait de payer toutes les aides étant dues pour la conversion bio. Actuellement, environ 26 000 agriculteurs sont impactés par ces retards, selon les chiffres de la Fédération nationale de l’agriculture biologique (FNAB). Marine Le Pen s’emploiera donc à régler ce qui leur est dû, avec d’autant plus de volontarisme qu’en parallèle, si le peuple l’autorise à faire sortir notre pays de l’Union européenne comme elle l’y encouragera par voie référendaire, la sujétion que fait peser la Commission européenne sur la France et son agriculture, dont le bio, n’aura plus lieu d’être.

Remettre notre agriculture en ordre, cette sortie du carcan européen étant enclenchée, cela passe aussi par une renationalisation de notre politique agricole. Chacun mesure avec peine et amertume combien, depuis des décennies, la politique agricole commune (PAC) imposée par l’Union européenne, et soutenue par la droite comme par le gauche, affaiblit notre agriculture, calquant arbitrairement ses usages, ses métiers, ses modèles de travail et d’exploitation, ses temporalités, sa culture même, sur le seul modèle allemand, celui d’un productivisme agro-industriel effréné, pour qui seul le rendement compte, et non la qualité, pour qui le principe de responsabilité prévaut sur le principe de précaution.

Remettre notre agriculture en ordre, cela passe encore par la sortie de notre pays des négociations relatives aux méga-traités commerciaux de libre-échange, comme le TAFTA et le CETA, qui lient notre agriculture nationale aux intérêts transatlantiques. À terme, ces différents traités, s’ils venaient à se concrétiser, ne pourraient signifier qu’un moins-disant, en termes de normes sociales, sanitaires et environnementales, de qualité de nos productions agricoles et de protection de nos emplois, comme de nos savoir-faires. C’est ce pourquoi Marine Le Pen en refuse aujourd’hui la logique, et demain, élue présidente, en refusera l’application.

Ces trois éléments constitueront dès mai prochain une base sur laquelle, avec le concours du monde agricole et par l’appui de son gouvernement, Marine Le Pen de nouveau de la France une puissance agricole mondiale, au service d’une alimentation saine. C’est ce pourquoi elle a tenu particulièrement à les faire figurer parmi mes engagement présidentiels.

Consciente que nous ne pourrons sortir par le haut de la crise agricole qui accable la France qu’avec le suffrage d’une majorité d’agriculteurs, Marine Le Pen propose le seul programme de défense du monde agricole, depuis si longtemps abandonné par les Macron, Fillon, Hamon…

Gauthier  BOUCHET

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