Les nationaux l’évoquaient depuis deux ans, certes en parlant quelque peu dans le désert, mais des annonces récentes viennent de le prouver : la reconversion écologique de la centrale de Cordemais, en Loire-Atlantique, est possible. Les premiers essais de cocombustion sont en effet couronnés de succès, et pourraient permettre à terme le maintien de quelque quatre cents soixante emplois directs.
Cette reconversion verte du site, autorisera à l’avenir une association croissante de la biomasse et du charbon, comme nous appelions l’EDF à le faire depuis le printemps 2016. D’ores et déjà, du 24 au 31 mai dernier, la centrale de Cordemais a pu produire sur une tranche une énergie utilisant 80 % de biomasse (c’est-à-dire de « déchets verts ») et seulement 20 % de charbon, avec même un pic à 87-13, prouvant que la cocombustion peut aller plus loin dans l’exploitation de nos déchets, et la décarbonation.
Le passage progressif à la cocombustion doit donc être poursuivi, en vue d’une sortie complète de l’usage du charbon sur ce site, raisonnablement plannifiable à horizon 2026. En l’attente, il faut établir un moratoire sur toute fermeture, pour que la transition énergétique de la centrale puisse se faire en bon ordre.
Il faut en revanche s’interroger quant à l’intégration Conseil supérieur de l’énergie de la députée de la circonscription de Cordemais, Anne-France Brunet, membre de République en marche (LREM). Une transition réelle vers un modèle de développement vraiment plus vertueux suppose des politiques publiques fortes, très au-delà de la simple cooptation d’élus dociles. L’on ne donnera en effet pas cher de la capacité d’opposition de madame Brunet à la politique gouvernementale de moins-disant industriel vis-à-vis de Cordemais, comme des dossiers énergétiques plus généralement : détachement des travailleurs, absence de protectionnisme vis-à-vis du secteur solaire chinois, faible ambition de l’État relativement à la filière hydrogène, etc.
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