Saint-Nazaire, le 3 juin 2017
Monsieur,
J’ai bien pris connaissance de votre message en date du 2 juin, relatif au Manifeste pour décarboner l’Europe, transmis aux différents candidats dans le cadre de la campagne législative.
Comme vous, j’ai pris acte ces derniers jours que les dérèglements climatiques qui affectent notre planète — France comprise — reviennent brutalement au cœur de l’agenda politique international, après les déclarations du président des États-Unis, Donald Trump.
Vous avez présenté le 21 mars dernier un manifeste promouvant la décarbonation des économies européennes. Patriote français, vous comprendrez je le pense que je m’intéresse avant tout aux moyens par lesquels la France pourra, dans les décennies à venir, organiser sa propre transition énergétique et écologique, en vue de cette décarbonation. Quelques semaines après votre appel, Marine Le Pen, candidate à la Présidence de la République française que je soutiens, répondait positivement. Il y a là, je crois, le signe qui ne trompe pas d’une volonté politique réelle.
Les patriotes que nous sommes prônons évidemment une transition énergétique et écologique. Mais notre vision diffère de celle des écologistes, car cette transition doit selon nous s’effectuer à l’initiative d’un État stratège et aménageur, non assujetti aux directives de l’Union européenne. Nous concevons également cette transition comme un vecteur de reconquête de notre souveraineté nationale.
Cette transition est indispensable pour diminuer notre consommation d’énergies fossiles, laquelle consacre notre dépendance vis-à-vis de l’Arabie saoudite, du Qatar et des Émirats arabes unis, puisque la production nationale que couvre que 1 % de nos besoins. Le pétrole saoudien représente actuellement 21 % du total de nos importations pétrolières. On mesure ainsi notre dépendance énergétique aux pays du Golfe, qui ne saurait évidemment se manifester sans implications géostratégiques fortes, aiguillant partialement notre politique étrangère en général, et notre relation au monde arabe en particulier.
Je crois effectivement, comme l’appelle votre manifeste, à la nécessité de lancer dès maintenant les politiques capables d’aboutir à des émissions de gaz à effet de serre aussi proches que possible de zéro. Je le dis sans aller dans l’excès ou la démagogie, comme ont pu le faire certains candidats lors de l’élection présidentielle, en avançant la thématique du zéro nucléaire, et/ou un modèle de transition trop rapide.
À ce titre, je m’engage, si je suis élu à l’Assemblée nationale, à soutenir les propositions ou projets de loi mettant en œuvre de façon cohérente l’Accord de Paris sur le climat, afin d’aboutir en France, en Europe et dans le monde à des émissions de gaz à effet de serre aussi proches que possible de zéro bien avant la fin de ce siècle. Si ce travail n’est pas entrepris assez tôt, je crains que l’emballement climatique ne soit irréversible, affectant non seulement nos modes vie, mais la biodiversité en général. Il faut donc agir vite…
Par ailleurs, je m’engage à rendre compte régulièrement à mes électeurs des débats parlementaires sur ce sujet, et à organiser dans ma circonscription un débat sur les enjeux pratiques de la transition énergétique vers une économie décarbonée. Cela ne me pose pas de problème particulier, puisque c’est, d’ores et déjà, ma manière de faire : communiquer en aval et en amont sur mon travail d’élu. Ce que je fais aujourd’hui en tant qu’élu local, je le ferai demain en tant que député, dans un même souci de transparence.
Cordialement,
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